Nous rêvons tous d’une peau lisse et tonique, d’articulations souples et indolores, bref, d’un corps qui résiste au temps.
Le mot collagène est sur toutes les lèvres, les compléments affluent, et certains pays, l’Islande notamment, en ont fait une véritable manne économique.
Mais derrière l’effet de mode, que savons-nous réellement du collagène, ce tissu de soutien qui façonne notre peau, nos tendons, nos ligaments et même nos vaisseaux ?
Et surtout : est-il vraiment nécessaire d’en consommer pour préserver nos corps et nos visages ?
Le collagène, pilier de notre structure interne
Le collagène est la protéine la plus abondante de l’organisme. Il agit comme un treillis de soutien qui confère élasticité et résistance aux tissus. Naturellement produit par nos cellules,notamment les fibroblastes, sa synthèse diminue progressivement avec l’âge, sous l’effet combiné du stress oxydatif, de la sédentarité, de la carence en micronutriments et, chez la femme, de la chute des œstrogènes à la ménopause.
C’est cette baisse de production endogène qui motive souvent la supplémentation. Mais encore faut-il rappeler une évidence : le corps ne fabrique pas du collagène à partir du collagène, il le fabrique à partir de ses briques élémentaires.
Le premier moteur : le mouvement
Avant toute gélule, bouger demeure le stimulus fondamental. Les tissus de soutien ne sont pas de simples structures passives : ils répondent aux contraintes mécaniques. Chaque mise en tension, chaque pression articulaire, chaque effort musculaire envoie aux fibroblastes un signal : Fabrique du collagène!
À l’inverse, l’immobilité ou la posture figée freine cette stimulation mécanique. Un mode de vie sédentaire, même bien supplémenté, reste un terrain pauvre en signalisation tissulaire. Le premier secret d’un collagène de qualité n’est donc pas chimique : il est physiologique.
Le second pilier : les briques de construction
Pour que la synthèse du collagène ait lieu, encore faut-il que les matériaux soient disponibles. Le collagène est riche en glycine, proline et hydroxyproline, des acides aminés dits non essentiels, car notre organisme peut théoriquement les fabriquer. Mais non essentiel ne veut pas dire disponible : la production de ces acides aminés dépend de l’état métabolique, de la qualité de l’alimentation, de la présence de cofacteurs (vitamines, minéraux) et du bon fonctionnement du foie. Chez le sujet âgé, stressé ou carencé, leur synthèse endogène peut être insuffisante. C’est la raison pour laquelle, une supplémentation peut s’avérer efficace.
Mais, la formation du collagène requiert aussi des acides aminés essentiels, comme la méthionine, qui doit impérativement être apportée par l’alimentation. À cela s’ajoutent plusieurs cofacteurs indispensables :
- La Vitamine C, sans laquelle l’hydroxylation des acides aminés est impossible.
- Le cuivre,le zinc et le silicium, qui assurent la maturation et la stabilité de la matrice extracellulaire.
Autrement dit, vous pouvez consommer autant de peptides de collagène que vous le souhaitez : si votre organisme manque d’acides aminés disponibles ou de micronutriments clés, la synthèse restera incomplète. Le collagène n’est pas une matière première toute faite à avaler, mais un produit de synthèse biologique entre différents nutriments qui dépend de la qualité du terrain.
Le double défi de notre époque
Notre époque moderne place le corps face à deux grands défis :
1. Le manque de mouvement, conséquence de la sédentarité quotidienne ;
2. La carence relative en micronutriments, due à une alimentation appauvrie et trop monotone.
Ces deux facteurs réunis affaiblissent nos tissus de soutien bien avant l’âge. La solution ne réside donc pas dans une simple poudre, mais dans une rééducation globale du mode de vie :
- Bouger chaque jour
- Varier les sources protéiques
- Assurer la couverture en vitamines et minéraux essentiels,
- Et, seulement ensuite, envisager une supplémentation raisonnée.
En conclusion
La présence du collagène dans nos tissus ne se décrète pas. Elle se stimule, se nourrit et s’entretient. La science du vieillissement nous rappelle que rien ne remplace la cohérence physiologique. Avant d’acheter du collagène, demandons-nous :
“Mon corps reçoit-il les signaux et les nutriments nécessaires pour en fabriquer lui-même ?”
C’est là que commence la véritable fontaine de jouvence.
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