Manger en se focalisant sur l’index glycémique des aliments, c’est ignorer une vérité biologique toute simple : il n’y a pas de couloirs séparés dans l’estomac, pas de portes spécifiques pour les aliments. Une fois avalés, ces derniers se mélangent, se transforment, interagissent.
Votre organisme ne compile pas des tableaux excel d'index glycémique, il réagit à l’ensemble du repas, ce qu’on appelle un bol alimentaire.
Prenons un exemple concret : si vous prenez un jus de fruit seul sans rien d'autre à côté, effectivement votre glycémie grimpera à toute vitesse. Mais il vous suffit d'ajouter un morceau de viande, un filet d’huile d’olive, quelques légumes riches en fibres… et le scénario change complètement.
Les lipides, les protéines ralentissent la vidange de l’estomac, les fibres freinent l’absorption des sucres dans l'intestin, les enzymes digestives travaillent plus lentement.
Résultat : la montée de la glycémie devient tout à fait cohérente avec un fonctionnement normal de l'organisme.
Et puis, attention aux fausses promesses : un index glycémique bas ne signifie pas qu’un aliment est “bon pour la santé”. Les produits riches en fructose, par exemple, ont souvent un IG faible… mais votre foie ne les aime pas beaucoup.
Le fructose contourne la régulation glycémique classique et sature rapidement le foie, ce qui favorise la synthèse de graisses et la stéatose hépatique. A en consommer trop vous vous préparez à trôner sur les tables de fêtes comme les oies gavées au sirop de maïs.
En clair : un IG bas n’est pas toujours synonyme de sain !
L'index glycémique ne mesure qu’une chose : la capacité d’un aliment, consommé isolément et dans des conditions standardisées, à faire grimper la glycémie. Rien de plus.
Dans la vraie vie, notre estomac n'est pas un tube à essai et les aliments ne se consomment pas seuls.C’est le contexte du repas — le bol alimentaire — qui dicte réellement la réponse métabolique.
Le message à retenir ?
Ne diabolisez pas les aliments à IG élevé, et ne sacralisez pas non plus ceux à IG bas. Ce qui compte, c’est l’équilibre global de votre assiette : la combinaison des fibres, des protéines et des bons gras, qui ensemble amortissent les variations de glycémie et soutiennent le métabolisme.
En nutrition, le contexte fait toute la différence. L’index glycémique est un indicateur, pas une boussole morale. Votre glycémie, elle, réagit à votre assiette — pas à vos calculs.
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