Vitamine B1 : quand une simple erreur alimentaire peut tuer
La vitamine B1, ou thiamine, est essentielle au métabolisme énergétique et au bon fonctionnement du système nerveux. Pourtant, une simple modification alimentaire peut suffire à provoquer une carence grave. L’histoire militaire en donne un exemple aussi dramatique qu’instructif.
Guerre russo-japonaise (1904–1905) : la victoire militaire, la défaite nutritionnelle
Au début du XXe siècle, l’armée japonaise décide de moderniser l’alimentation de ses soldats. Elle abandonne alors le riz complet traditionnel au profit du riz blanc poli, raffiné, débarrassé de son son et de son germe. Ce raffinage élimine la quasi-totalité des vitamines naturellement présentes dans le riz, notamment la vitamine B1.
Ce choix, dicté par la facilité de transport et de conservation, s’est révélé dramatique. Très rapidement, des milliers de soldats tombent malades. Ils présentent une faiblesse musculaire, des troubles nerveux, des œdèmes, des paralysies, voire des arrêts cardiaques.
Le diagnostic est posé : il s’agit du béri-béri, une maladie liée à une carence sévère en vitamine B1. À son apogée, cette épidémie nutritionnelle envoie 250 000 soldats à l'hôpital et en tue 27 000 soit plus que les combats eux-même.
Une erreur que l’on répète aujourd’hui
Le remplacement des aliments complets par des versions raffinées est devenu courant dans l’alimentation moderne. Riz blanc, pain blanc, produits transformés : ces aliments ont perdu l’essentiel de leurs micronutriments.
La cuisson excessive, la consommation chronique d’alcool ou encore les régimes restrictifs peuvent aggraver le risque de déficit. Et comme la vitamine B1 n’est pas stockée par l’organisme, un déficit peut survenir rapidement si les apports sont insuffisants.
Sources naturelles de vitamine B1
Pour les prévenir, il est recommandé de consommer régulièrement des céréales complètes (riz brun, avoine, pain complet), des légumineuses, des graines, des noix, de la levure de bière, de la viande de porc ou des abats. La diversité et la qualité des aliments sont les meilleures garanties contre ce type de déficit.
Un aliment moderne, s’il est appauvri de ses nutriments essentiels, peut devenir un facteur de déficit puis de maladie. Un changement alimentaire mal évalué peut avoir des conséquences dramatiques. Veillons donc à préserver la qualité nutritionnelle de notre alimentation. Les micronutriments, essentiels à l'organisme n'arrivent pas de nulle part.
Micronutrition : méthode M.A.P.S