Produits laitiers, Asie et ostéoporose : une idée reçue qui persiste
Un argument revient régulièrement dans les discours nutritionnels :
« Les Asiatiques consomment très peu de produits laitiers et ils n’ont pas d’ostéoporose. Donc, inutile de boire du lait ou d’en consommer ! »
Ce raisonnement, séduisant en apparence, est pourtant fondé sur une interprétation erronée des données scientifiques.
Origine de la croyance
Dans les années 1970–1980, plusieurs études internationales ont montré que les fractures de hanche étaient moins fréquentes au Japon et en Chine qu’en Europe.
Beaucoup ont alors conclu, un peu hâtivement : « ils ont moins d’ostéoporose parce qu'ils ne mangent pas de produits laitiers ».
Or, la réalité est plus nuancée :
La densité minérale osseuse est généralement plus basse en Asie qu’en Europe.
La différence observée sur la moindre prévalence des fractures provenait surtout du mode de vie traditionnel :
* activité physique quotidienne,
* poids corporel plus faible,
* habitat et environnement réduisant le risque de chutes.
* alimentation riche en soja fermenté et en végétaux,
Ce que montrent les données actuelles
Aujourd’hui, les chiffres sont clairs :
* En Corée et au Japon, 35 à 40 % des femmes de plus de 50 ans présentent une ostéoporose.
* En Chine, la prévalence augmente fortement avec le vieillissement de la population.
* Le profil des fractures diffère : moins de fractures de hanche, mais davantage de fractures vertébrales, souvent silencieuses mais lourdes de conséquences.
Les pays asiatiques ne sont pas épargnés par l’ostéoporose : le problème est sans doute encore plus important qu’en Europe
L’argument « anti-produits laitiers » basé sur l’exemple asiatique est donc infondé : leurs apports calciques sont historiquement faibles, ce qui aggrave le risque osseux.
Ce qui pouvait avoir un rôle protecteur, ce n’était pas l’absence de produits laitiers, mais un mode de vie globalement plus favorable à la santé osseuse.
