« Il suffit de manger raisonnablement de tout, un peu. »
Cette phrase semble frappée au coin du bon sens. Et pourtant, dans notre société actuelle, elle est plus difficile à appliquer qu’il n’y paraît.
Il y a quelques décennies, personne n’avait réellement à penser son alimentation. Pourquoi ? Parce que l’environnement imposait naturellement une forme de régulation : la disponibilité saisonnière des aliments, les repas structurés en famille, l’absence de produits ultra-transformés…
En somme, l’équilibre n’était pas une compétence individuelle, mais une conséquence du mode de vie.
Aujourd’hui, les choses ont changé, nous vivons dans une société de choix
Que prendre au petit-déjeuner ? Que commander au restaurant ? Que proposer aux enfants ? Comment équilibrer un plat tout préparé ? Chaque décision demande une compétence.
Les rayons débordent de produits attractifs, pratiques, souvent riches en calories, pauvres en micronutriments… et omniprésents. Manger est devenu une série de décisions à effectuer,influencées par d’innombrables sollicitations permanentes.
Cela signifie que l’équilibre alimentaire ne vient plus naturellement : il faut le construire consciemment, en s’appuyant sur des connaissances nutritionnelles et une capacité à faire des choix éclairés.
Mais cela ne va pas de soi. Car tout choix suppose un apprentissage préalable et c'est là que se situe le paradoxe.
L’alimentation n’est pas innée… mais on croit qu’elle l’est
Dans l’imaginaire collectif, manger « bien » serait instinctif. Comme si notre corps savait, par lui-même, ce dont il a besoin.
Mais dans un environnement alimentaire conçu pour stimuler les envies plus que répondre aux besoins, ces signaux sont brouillés.
Il est nécessaire de prendre conscience de certains automatismes façonnés par le marketing et d’apprendre à composer ses repas.
Connaître les aliments dont le corps à besoin, décrypter les étiquettes, doser les portions, écouter ses sensations alimentaires sont des compétences essentielles pour maintenir sa santé “malgré les myriades d’information contradictoires dont nous sommes bombardées”.