En micronutrition, de nombreux professionnels partent des symptômes qui malheureusement sont souvent non spécifiques: fatigue, troubles du sommeil, stress, douleurs, troubles digestifs, etc.
C’est une démarche héritée du monde médical et pharmaceutique, où l'on apprend à poser un diagnostic à partir des plaintes du patient.
Mais en nutrition, le symptôme arrive souvent très tard.
L’organisme compense longtemps les déficits grâce à ses réserves et à des mécanismes adaptatifs qui ont pourtant un coût non négligeable pour la santé. Lorsque les plaintes apparaissent, les déséquilibres sont souvent pluriels et installés depuis des mois, parfois des années.
En consultation de micronutrition, l’une des compétences les plus puissantes reste… l’interrogatoire alimentaire.
Avant de multiplier les bilans biologiques coûteux, il est essentiel de bien analyser l’alimentation quotidienne du patient : ses choix, ses habitudes, ses contraintes.
Mais pour cela, il faut une vraie culture alimentaire. Savoir qu’un aliment contient un micronutriment ne suffit pas : encore faut-il évaluer sa contribution réelle aux apports quotidiens.
Dire qu’un patient mange du persil ne nous informe pas sur son statut en vitamine C, sauf s’il en consomme 100 g par jour… ce qui reste peu probable.En effet, cela correspond environ à trois bottes de persil.
La micronutrition rigoureuse commence par l’assiette. Avant la supplémentation, analysons les fondations.
Or, cette analyse impose de maîtriser la composition précise des aliments.
Cela exige une connaissance approfondie , au-delà des généralités. Savoir qu’un aliment contient tel micronutriment ne suffit pas : il faut en connaître les teneurs exactes, les quantités réellement consommées et la biodisponibilité réelle. Cette expertise alimentaire est le socle de toute démarche micronutritionnelle sérieuse.