Santé publique France recommande une supplémentation en vitamine B9 aux femmes qui envisagent une grossesse. Cela ne vous concerne pas ? Détrompez-vous. Il s’agit d’un déficit relativement silencieux mais fréquent.
Fatigue chronique, ballonnements, moral en berne, difficulté à se concentrer… Ces signes sont souvent banalisés, mais ils peuvent être révélateurs d’un manque de vitamine B9 (ou folates);
La vitamine B9 est indispensable dès les premières semaines de grossesse. Elle participe à la formation du tube neural du fœtus (système nerveux central) et réduit le risque de malformations graves. Mais ces premières semaines passent souvent inaperçues. Résultat : pour être efficaces, les folates doivent déjà être présents en quantité suffisante dans l’organisme avant même la conception.
Face à ce constat, Santé publique France recommande une supplémentation systématique. Ce n’est pas un luxe, mais une nécessité. Et cette nécessité révèle autre chose : notre alimentation n’est pas à la hauteur des besoins réels.
Des apports alimentaires largement insuffisants
Les folates sont naturellement présents dans :
- Les légumes verts à feuilles (brocolis, épinards, mâche, haricots verts…),
- Les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots…),
- Les céréales complètes.
Mais soyons honnêtes : combien de personnes consomment vraiment les 400 g de légumes recommandés par jour, dont au moins 150 g de légumes verts ? Entre les plats ultra-transformés, la baisse de consommation de légumineuses et l’élimination fréquente des céréales complètes, l’apport en B9 est bien souvent insuffisant voir inexistant.
La vitamine B9 est essentielle à toutes les étapes de la vie :
- Elle participe à la division cellulaire,
- Soutient le fonctionnement du système nerveux,
- Intervient dans la formation des globules rouges,
- Et régule le métabolisme de l’homocystéine, dont l’excès augmente le risque cardiovasculaire.
La recommandation de supplémentation ne vise pas à exclure une partie de la population, mais à mettre en lumière un déficit collectif. Si les femmes doivent se supplémenter pour éviter des conséquences graves sur le développement du fœtus, cela signifie clairement que notre alimentation moderne ne suffit plus.
La vraie question est donc :
Si elles n’en ont pas assez… pourquoi en auriez-vous suffisamment ?
Manger plus de légumes, réintégrer les légumineuses et les céréales complètes, ce n’est pas un retour en arrière : c’est un acte de prévention essentiel, pour votre énergie, votre santé mentale, votre immunité… et pour un équilibre durable.